Histoire de ...
J'ai fait cette page, histoire de me remémorer comment j’en suis arrivé à devenir radioamateur, mais aussi histoire de faire rejaillir quelques bons souvenirs à ceux de ma génération qui se sont intéressés à la radio dans leur jeunesse.
Je suis né en 1956, l’année où les inventeurs du transistor ont reçu leur prix Nobel de physique.
C'est aussi l’année de la sortie du film de Christian-Jaque, "Si tous les gars du monde".
On habitait dans un appartement à Paris, pas très loin du métro «Télégraphe» et de la fenêtre je pouvais voir le haut de la Tour Eiffel qui dépassait des toits (mais le haut de la Tour Eiffel, c’est la partie la plus intéressante, n'est-ce pas, puisque c’est là qu’il y a les antennes!).
En 1965 on déménage en banlieue dans un pavillon à Noisy-le-Sec. C’est plus grand et surtout il y a un grenier …
Noël 1967, comme beaucoup de petit garçon de cette époque, on m'offre un coffret éducatif d'initiation à l'électronique. Ce coffret Radiogama - Radio Flash permettait entre-autres de «monter» un récepteur à 2 transistors pour écouter les Petites Ondes dans un écouteur.
Cliquez ici pour retrouvez d'autres exemples de coffrets de l'époque.
L'année suivante, je reçois ma première paire de talkie walkie. Ca fonctionne sur 27 Mhz avec une antenne télescopique de plus d’un mètre de long (beaucoup moins maniable que les PMR 446 d’aujourd’hui).
Pour Noël on monte en gamme avec un coffret Philips Electronic Engineer EE20 qui permet notamment de «monter» un récepteur avec cette fois 3 transistors et un Haut-Parleur.
Une plaque d'isorel percée sur laquelle on pose des feuilles de montage où est imprimé un dessin exact de chacune des pièces à utiliser, des agraffes serre-fils et des ressorts pour faire les contacts, des composants électroniques, un livret théorique et un livret pratique (à télécharger ici), bref tout ce qu'il faut pour commencer à expérimenter.
Retrouvez toutes les infos sur les coffrets Philips Electronic Engineer en cliquant ici .
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A la bibliothèque municipale, j’emprunte le livre «La Radio? mais c’est très simple» et je me passionne pour les causeries d'Ignotus et Curiosus.
Je découvre la loi d'Ohm, le fonctionnement des «lampes» et le principe des récepteurs superhétérodynes.
J'ai 15 ans lorsqu'un ami de la famille qui répare des téléviseurs me donne une vieille télé Radiola des années 1950.
Il me donne aussi son schéma, un stock de tubes électroniques et quelques conseils sur la petite réparation à réaliser pour la faire fonctionner.
Je galère un peu, mais après quelques bidouilles je reçois la 1ère chaine en 819 lignes.
Je découvre les magasins Radio Prim où je vais acheter mes composants mais aussi un tuner UHF à tubes que j’installe dans ma télé pour capter la 2nd et la 3ème chaine en 625 lignes.
Je continue à me former en lisant des livres (il n’y avait pas encore internet) que je trouve à la Librairie Parisienne de la Radio, rue de Dunkerque près de la Gare du Nord.
Le jeudi (jour de repos scolaire à cette époque), je vais au patronage où l’après-midi se termine toujours par la projection d’un film en 16mm.
Un jour ce fut le tour du film de Christian Jacques «Si tous les gars du monde» qui raconte comment le commandant d'un chalutier en difficulté sauve son équipage grâce aux radioamateurs.
Je suis enthousiasmé et je «rêve» de devenir radioamateur …
En mai 1972, je vais à la Foire de Paris et je tombe sur le stand de l’URC (Union des Radio-Clubs); c’est l’aubaine qui va me permettre de concrétiser ce «rêve».
Je rencontre F9AA et les membres du Radio-Club Central, notamment l'OM qui anime le «Groupe des Jeunes du Radio-Club Central» et qui sera mon futur prof de morse : Henri ROOSENS.
Dès la rentrée de septembre, tous les mercredi soir, rendez-vous à la Gare de l’Est pour la préparation à la licence dans les locaux du Radio-Club SNCF-Est F1KR / F9TR qui héberge le «Groupe des Jeunes».
Je commence à écouter les Ondes Courtes à la maison sur un récepteur à lampes et j’aménage le shack dans le fameux grenier.
En 1973
Je deviens officiellement SWL sous l’indicatif FE2540 et membre du REF (Réseau des Émetteurs Français).
Je retourne Porte de Versailles où je participe à l’animation du stand de l’URC au salon des composants électroniques et à la Foire de Paris (démonstration de trafic en HF et VHF, réception ATV, …).
Je travaille pendant les vacances pour acheter mon premier Tx en kit. Ensuite, je passe mes soirées à assembler le fameux HW101 de Heathkit (20 tubes, 2 transistors) et son alim secteur HP-23 qui pèse 9 Kg.
Chez Vareduc à Courbevoie, j’achète une antenne verticale 12-AVQ prévue pour le 10, 15 et 20m que mon père m’aide à installer sur le toit.
Un fois le HW101 aligné, je peux enfin écouter les radioamateurs dans de bonnes conditions.
Début 1974 je prends rendez-vous avec l’inspecteur des PTT.
Il se déplace jusqu’à mon QRA pour me faire passer la licence (ça se faisait comme ça à l’époque).
Vérification de mon matériel et de mes connaissances en règlementation, quelques questions autour du creux de plaque, un peu de lecture au son et me voilà radioamateur sous l’indicatif F6DBL.
En septembre je rentre au lycée Jacques-Decour qui est dans le même quartier que le siège du REF (square Trudaine à l’époque); c'est idéal pour récupérer mes QSL.
Sur mon trajet je passe par la Gare du Nord (Radio Prim rue de l’Aqueduc) et la rue de Dunkerque (Librairie Parisienne de la Radio). Parfois je fais un petit détour par la cité Paradis pour acheter des pièces de rechange chez Philips.
Dommage BERIC n’est pas à côté, il faut aller jusqu’à Malakoff, mais ça vaut le détour.
Certains de ces établissements existent déjà depuis longtemps comme en témoignent ces publicités qui paraissaient dans Radio-Ref dès les années 1930.
La suite sera faite de QSO, de bidouilles et de belles rencontres...
Ma première QSL
Hommage
Des années plus tard, j’ai découvert que mon arrière-grand-père maternel Eugène AUXENFANTS (Mort pour la France en 1918) avait été Radiotélégraphiste dans le 8e régiment du génie*.
Même en 1981, lorsque j’ai effectué mon Service National au titre de la coopération à Bizerte en Tunisie, j'ignorais qu'il y avait été affecté 65 ans plus tôt.
* Après la guerre de 14-18, les premiers radioamateurs français choisissent de s’identifier avec un indicatif personnel commençant par 8, signe de l'influence des anciens du 8ème Génie. C’est ainsi que la première revue radioamateur est créée en 1924 sous le nom de « Journal des 8 ».
Le «F» identifiant la France sera ajouté en 1927 sur décision de l'IARU.